La saga Alien
La quadrilogie Alien fait partie des plus grandes œuvres de science-fiction et d'horreur. L'ensemble de ces quatre films présente une grande richesse, grâce à ses quatre excellents réalisateurs, qui chacun amène sa touche particulière (Ridley Scott, James Cameron, David Fincher, Jean-Pierre Jeunet). Deux autres ingrédients participent à la puissance des films Alien, deux personnages. Le premier, c'est Ellen Ripley, interprétée de manière fidèle, tout au long des quadrilogie, par la guerrière Sigourney Weaver. Le second, c'est évidemment la créature, l'Alien, créée par l'artiste suisse H. R. Giger. Je recommande d'ailleurs beaucoup de visiter le musée Giger, situé dans le petit village de Gruyère, qui rassemble un grand nombre de ses œuvres. Et c'est une bonne occasion pour manger une bonne fondue.
Alien (1979), de Ridley Scott.
Deuxième réalisation après Les Duellistes, dans la carrière d'un réalisateur qui abordera toutes les époques et tous les genres. De manière succincte et dans le désordre, avec Blade Runner (science-fiction), Legend (heroic fantasy), Thelma & Louise (Road movie façon gangster), 1492: Christophe Colomb et Gladiator (historique), ou encore American Gangster (film de gangsters des années 70). La liste des (très bons) films de Ridley Scott est imposante, et la diversité des sujets traités, toujours avec un niveau élevé, l'est tout autant.
Dans ce film introduisant la créature dans le monde du cinéma, Ridley Scott nous a concocté un huis clos à déconseiller aux claustrophobes. En 2122, le Nostromo, un vaisseau commercial, se dirige vers la Terre lorsqu'il capte un signal d'une planète inconnue (mais baptisée plus tard LV-426). L'intelligence artificielle contrôlant le vaisseau réveille alors l'équipage de son hibernation. Celui-ci est composé du capitaine Dallas (Tom Skeritt), du second Kane (John Hurt), du lieutenant Ripley (Sigourney Weaver), du pilote Lambert (Veronica Cartwright), du scientifique Ash (Ian Holm) et des ingénieurs Brett (Harry Dean Stanton) et Parker (Yaphet Kotto). Une fois posé, une sortie de reconnaissance est organisée. Les trois membres du groupe explorateur (Dallas, Lambert, et Kane), découvrent alors un énorme vaisseau d'origine inconnue, dont tous les occupants semblent morts. C'est alors que Kane se fait attaquer par une créature qui s'agrippe à son visage. Le reste de l'histoire se déroule ensuite dans le vaisseau. L'angoisse grimpe de minutes en minutes. Le danger est omniprésent dans les dédales sombres du Nostromo.
Un casting plein de caractère, pour ce grand classique du cinéma de science-fiction (du cinéma en général), avec des gueules expressives, des personnalités de poids, des acteurs de talent :
Sigourney Weaver (Copycat, Le Village, Avatar), qui explose réellement à la face du monde, avec ce film, son troisième seulement.
Tom Skeritt (M.A.S.H., Dead Zone, Contact)
Veronica Cartwright (Les Oiseaux, L'Etoffe des héros, Les Sorcières d'Eastwick)
John Hurt (1984, V pour Vendetta, Melancholia)
Ian Holm (Le Festin nu, Le Cinquième élément, Le Seigneur des anneaux)
Harry Dean Stanton (Pat Garrett et Billy le Kid, Sailor & Lula, La Ligne verte)
Yaphet Kotto (Vivre et laisser mourir, Running Man, Midnight Run)
Le film remporta l'Oscar des meilleurs effets visuels.
Aliens (1986), de James Cameron.
Troisième long-métrage de monsieur Cameron après Pirahna 2 et Terminator. Ensuite, outre la suite Terminator 2: Le Jugement dernier, on lui doit notamment les énormes succès Titanic (1997, 11 Oscars) et Avatar (2009, 3 Oscars).
Dans cette suite d'Alien, Sigourney Weaver reprend son rôle de Ripley, dans cette suite qui la voit revenir sur la planète LV-426, où son équipe s'était faite décimée dans Alien. Après son retour sur Terre, personne n'a tenu compte de ses mises en garde. Personne ne l'écoute quand elle évoque un organisme extraterrestre dont la propagation pourrait s'apparenter à un virus, et qui menacerait de décimer l'espèce humaine. Des colons ont donc été envoyés sur la planète découverte par Ripley et son équipe. Cependant, quelques temps plus tard, un groupe de Marines, est envoyé pour secourir les colons qui ne donnent plus signes de vie. Ripley décide alors de les accompagner.
Dans Alien, le retour (titre français), aux côtés de Sigourney Weaver, la petite Carrie Henn qu'on ne reverra plus, malgré sa bonne performance (elle remporte le Saturn de la meilleure jeune actrice).
Michael Biehn, vu deux ans plus tôt dans Terminator, dans le rôle de Kyle Reese, chargé de protéger Sarah Connor.
Lance Henriksen, dans le rôle du robot Bishop. Vu précédemment dans des films comme L'Etoffe des héros ou Terminator. Cependant, malgré ses nombreux rôles, Lance Henriksen restera pour beaucoup dans les mémoires pour son interprétation de Frank Black, le flic emblématique de la série Millenium.
Bill Paxton (Terminator, Aux Frontières de l'aube, Apollo 13)
Alien, le retour, remporta les Oscars du meilleur son et des meilleurs effets visuels.
Alien 3 (1992), de David Fincher.
Premier long-métrage de celui qui réalisera, pour n'en citer que quelques uns, Seven, Fight Club, L'étrange histoire de Benjamin Button, ou plus dernièrement The Social Network.
Après s'être in extremis échappée de la planète LV-426, Ripley s'écrase sur Fiorina 16. Cette planète est uniquement occupée par un grand centre pénitentiaire, où une vingtaine d'hommes y vivent encore. Malheureusement pour eux, Ripley n'arrive pas seule. Peut-être l'épisode le plus sombre de la saga, avec ces innombrables couloirs obscurs, formant un labyrinthe infernal. Impression accentuée par l'éclairage, tantôt assumé par de faibles lumières orangées, tantôt par le métal en fusion de la fonderie. Pour détruire l'Alien, Ripley va d'abords devoir s'imposer au sein du groupe de prisonniers. Ensemble, ils vont ensuite élaborer plusieurs stratagèmes pour piéger la créature. Pour Ripley, la nécessité de la tuer est capitale, car elle soupçonne la société qui l'emploie de vouloir récupérer un spécimen pour l'étudier. Elle pense que la race humaine courrait à sa perte, dans un tel cas de figure. C'est pourquoi elle ira jusqu'au bout pour l'éviter.
Outre l'éternelle Sigourney Weaver, on retrouve quelques têtes connues, comme, Pete Postlethwaite, acteur au nom imprononçable, décédé d'un cancer en 2011. Natif d'Angleterre, Alien 3 correspond à son départ vers Hollywood. Sa carrière décolle 1 année plus tard avec Au nom du père (nomination au Oscars). On le voit ensuite dans des films comme Usual Suspects, Roméo + Juliette, Les Virtuoses, ou encore Amistad.
On retrouve également Lance Henriksen, qui interprète les restes d'un deuxième Bishop, en sale état.
Alien : resurrection (1997), de Jean-Pierre Jeunet.
Les films de Jean-Pierre Jeunet se caractérisent par un style particulier, et par la présence récurrente de certains acteurs. Pour ces deux principales raisons, les réalisations de Jeunet sont reconnaissables entre toutes. Il signe ce quatrième épisode de la franchise Alien, après deux excellentissimes premiers longs-métrages : Delicatessen (1991) et La Cité des enfants perdus (1995). Puis, il réalise Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (2001), cet immense succès qui révélera Audrey Tautou, Un long dimanche de fiançailles (2004), et Micmacs à tire-larigot (2009). Jeunet met donc du temps à tourner un film, mais pour un résultat si bien pensé, avec énormément de détails et des dialogues de qualité. Avec Alien, on obtient la fantaisie et la créativité de Jeunet, tout en cohérence avec les contraintes inévitables dont on doit tenir compte pour la réalisation d'un quatrième opus. Pour moi, Jeunet réalise là le meilleur épisode depuis l'œuvre de Ridley Scott. C'est un film très riche en mises en scène diversifiées, soutenues par des décors magnifiques. Entre le mess, la salle d'expérimentation, où Ripley découvre de tristes vestiges d'expériences, celle où les premiers œufs éclosent, la cuisine inondées, ou encore celle abritant la Reine et son dernier rejeton, on est vraiment comblé. Jeunet ajoute également une dimension sentimentale, tout au long du film. Il termine même sur une note d'espoir (d'ailleurs, pour une fois, tout le monde ne meurt pas). Quant à Ripley, elle a gagné en force physique, mais montre par contre plus de sentiments qu'à son habitude.
Dans Alien, la résurrection, Jeunet commence des les premières secondes par deux coups d'éclat. On apprend que 200 ans après la mort de Ripley, des scientifiques l'ont ressuscité, ou plutôt clonée à partir de sang récupéré sur Fiorina 16. Et pourquoi se donner tant de mal ? Pour recréer le dernier spécimen Alien vivant, celui qui se trouvait dans son ventre. L'opération est un succès total. Ils en retirent immédiatement un Alien, une reine. Paf, dans ta tronche. Le film peut alors commencer sur de solides bases. Des scientifiques qui ont décidé de faire un élevage, pas très officiel, d'Aliens. Malheureusement, 200 ans plus tard, certains n'ont donc toujours pas compris que l'on ne peut pas maitriser des Aliens. A côté de ça, la nouvelle Ripley montre des capacités accrues, bénéfices apportés par sa part Alien, et possède des souvenirs de son ancienne vie, transmis génétiquement.
Aux côtés de Sigourney, la jeune et jolie Winona Ryder, que l'on avait connue dans des films comme Beetlejuice, Edward aux mains d'argent ou Dracula. Elle est revenue dernièrement sur le devant de la scène avec des rôles dans Star Trek (2009) et Black Swan (2010).
On retrouve également un habitué des films de Jeunet (et Caro) : Dominique Pinon. L'acteur a été vu dans tous les films de Jeunet, depuis le court-métrage Foutaises (1989), soit Delicatessen (1991), La Cité des enfants perdus (1995), Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (2001), Un long dimanche de fiançailles.
A l'affiche une autre "gueule", déjà vue dans La cité des enfants perdus : Ron Perlman. Découvert dans La Guerre du feu, l'acteur a souvent trouvé des rôles grâce à sa tronche. Dernièrement, il a notamment interprété Hellboy, dans l'adaptation cinématographique du comic, et le chef du club de motards, les Sons of Anarchy, dans l'excellente série du même nom.
Brad Dourif, révélé par son rôle de Billy Bibbit, dans Vol au-dessus d'un nid de coucou. On le verra, entre autres, dans des réalisations de David Lynch, donnant sa voix à la poupée Chucky, dans ses apparitions cinés et télés, puis plus récemment dans Le Seigneur des Anneaux, où il interprète le rôle de Grima Langue-de-Serpent.
Gary Dourdan, qui joue là dans un de ses plus gros longs-métrages, trois ans avant d'intégrer l'équipe des Experts Las Vegas.
Plus tard, deux autres épisodes d'Alien ont été réalisés : deux cross-over mettant aux prises des Aliens et des Predators, les deux extraterrestres les plus connus et surtout les plus dangereux.
Alien vs. Predator (2004), de Paul W.S. Anderson
Alien vs. Predator : requiem (2007), des frères Colin et Greg Strause