4/5 - BLADE RUNNER (Film noir de science-fiction)
Blade Runner (1982) est l'œuvre sombre de Ridley Scott, encore plus sombre que son film précédent : Alien. Il nous dresse le portrait d'un futur ténébreux, plongé en permanence dans la nuit. Les rues sont presque uniquement éclairées par des lumières artificielles, comme des panneaux publicitaires géants. Tout semble d'ailleurs un peu artificiel. La plupart des animaux sont des faux, des "robots". Le film se termine dans un immeuble déserté et en ruine, où l'orage est presque aussi perceptible à l'intérieur qu'à l'extérieur. Blade Runner est vraiment un film d'ambiance. La force des décors, de la photographie et de la musique nous plonge dans les méandres de cette histoire noire.
Dans le cinéma de science-fiction, Blade Runner est un peu l'anti-Terminator. Dans Terminator, les machines se rebellent et tentent d'exterminer tous les humains. Dans Blade Runner, cinq robots se révoltent pour la vie. Issus de la dernière génération, les Nexus 6 sont "plus humains qu'un humain", comme le clame leur créateur : ils sont dotés de sentiments. Et c'est finalement ce côté humain qui va se révéler le plus dangereux. Car ils vont s'insurger contre leur durée de vie, que l'on a limitée, par sécurité, à 4 ans. Les méchants ne le sont donc pas tant que ça au final. Ils représentent le besoin humain de pouvoir et de manipulation.
Voir, ou plus certainement revoir Blade Runner est aussi l'occasion de revenir sur la carrière d'Harrison Ford, qui est quand même un sacré acteur. Dans sa filmographie, Blade Runner se situe au milieu de sa plus grande période. Avant, on l'avait déjà vu dans des films comme Star War (1977), Apocalypse Now (1979), L'Empire contre-attaque (1980) et Les Aventuriers de l'arche perdu (1981), interprétant des personnages aussi mythiques que Han Solo et Indiana Jones. On le retrouve d'ailleurs dans la foulée dans les suites Le Retour du Jedi (1983) et Indiana Jones et le temple maudit (1984). Après plusieurs films, dont le troisième volet de la saga Indiana Jones, il incarne à nouveau un personnage célèbre du cinéma, le Dr. Richard Kimble, dans Le Fugitif. La suite est moins fameuse, avec du bon (Apparences, un bon thriller fantastique) et du moins bon (6 jours, 7 nuits, une romance légère), jusqu'au pire (Air Force One, un film d'action au patriotisme ridicule). En 2008, il reprend le rôle d'Indiana Jones, presque 20 plus tard, dans un épisode de trop, d'une saga jusque là parfaite (alors qu'un n°5 est prévu ; ça fait peur). En 2012, il intègre le casting de Cowboys et Envahisseurs (Cowboys & Aliens), où des extra-terrestres attaquent le Far West.