Santa Sangre (1989), c'est glauque, pas gore mais glauque. L'histoire est glauque, la musique est glauque, les personnages sont glauques. Oh et puis merde, emmener un groupe de trisomiques aux putes après leur avoir préalablement fait sniffer de la coke, c'est pas si terrible, hein ? Ah oui, ça aussi, c'est glauque ?
La suite est fournie en spoiler, mais pas sûr que cela gâche le plaisir de le visionner ensuite.
Santa sangre est quand même passablement bizarre. Le film est construit en deux parties ; la première où Fenix est enfant, puis la deuxième lorsqu'il est adulte. La deuxième est une succession de phases totalement psychotiques. Fenix, qui arrive sans trop de mal à s'échapper de son hôpital psychiatrique, se révèle être un redoutable et prolifique tueur en séri . Il tue sans pitié et de manière assez frénétique, lors d'épisodes hallucinatoires où sa défunte maman prend le contrôle de ses bras. Parfois pourtant, ces moments où Fenix prête ses bras à sa mère sont tout à fait pacifiques, et c'est à des instants de la vie de tous les jours auxquels on assiste. Lorsqu'ils déjeunent ou qu'ils jouent au piano, par exemple, ce qui donne des scènes étonnantes et qui s'apparentent à des numéros de cirque, un rappel au monde duquel vient Fenix. Et chose indubitable, que l'on aime ou pas cet esthétisme, Santa Sangre se distingue par une volonté évidente de soigner le visuel.
Tout ce qu'on peut penser de Santa Sangre trouve une première explication lorsque l'on sait que le scénario et la réalisation sont signées Alejandro Jodorowsky, scénariste de BD, mais également homme de théâtre, mime, poète, ...
Pas destiné au grand public, mais vraiment intéressant